Entre les ruines et la justice
À l’Université de Lausanne, Alexia Hoffer s’était forgé une
solide réputation parmi les étudiants en archéologie. Passionnée par les
civilisations disparues, elle passait des heures à analyser des fragments de
poterie, à cartographier des sites et à déchiffrer des inscriptions anciennes.
Sa précision et sa curiosité insatiable lui avaient valu l’estime de ses
professeurs, au point d’être invitée à participer à une mission exceptionnelle
dans le sud de la Grèce : l’exploration d’un site mycénien encore intact.
C’est lors de cette mission qu’un incident allait
bouleverser sa vie. Une nuit, le campement fut attaqué par un réseau de
trafiquants d’antiquités. Alexia, témoin direct du pillage, assista impuissante
à la destruction de pièces archéologiques uniques et à l’agression de l’un de
ses collègues. Elle échappa de peu à la capture grâce à son sang-froid, mais
cette nuit-là grava en elle une profonde blessure.
De retour en Suisse, elle comprit que ses découvertes ne
serviraient à rien si elles finissaient dans les mains de criminels. Ses
recherches l’amenèrent à collaborer temporairement avec la police fédérale dans
le cadre de l’enquête sur ce trafic international. Pour la première fois,
Alexia vit de près le travail minutieux des enquêteurs, l’interrogatoire des
suspects, et l’importance des preuves dans la quête de vérité.
Cette expérience, combinée à la frustration de voir la
justice parfois lente, fit naître en elle une conviction : il ne suffisait pas
de documenter l’histoire, il fallait aussi protéger le présent. Quelques mois
plus tard, Alexia déposa sa candidature à l’Académie de police de Savatan.
Dès ses premiers cours, elle surprit ses instructeurs par sa
capacité à observer des détails que d’autres ignoraient, héritage direct de ses
années d’archéologie. L’étude des scènes de crime devint pour elle une nouvelle
forme de fouille, où chaque indice était un fragment d’un récit à reconstituer.
Ce mélange unique de rigueur scientifique et d’instinct protecteur allait
devenir la marque de fabrique de celle qui, quelques années plus tard, serait
connue comme l’une des commissaires les plus respectées de Lausanne.
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